Chapitre N°2 "Révélation"

Tibo entra en courant dans la vieille maison dans laquelle ils habitaient, lui et ses parents. Il monta par le vieil escalier placé au milieu de sa maison et alla voir sa mère. Il s’écria :
- Un homme voudrait te parler, ainsi qu’à papa !
- Qui est-ce ? demanda-t-elle.
- C’est un homme que j’ai rencontré ce matin, dans la forêt. Il pourchassait un orc.
- Un orc ? Il n’y en pas par ici d’habitude.
- Il était pourtant là maman, je l’ai tué de ma propre flèche !
- Ceci est pourtant étrange. Mais je ne vais pas faire patienter ton invité plus longtemps.
En disant ces mots, elle descendit. Lorsqu’elle vit l’homme, elle parut d’abord surprise puis dit :
- Togira Ikonoka ! Quel bon vent t’amène ?
- Je préférerai venir vous annoncer une bonne nouvelle plutôt que d’être là, en train de relater de mauvaises nouvelles…, répliqua-t-il. Les orcs ont forcé le barrage Sud et certains sont même venu jusqu’ici. On m’a chargé de trouver et tuer les derniers, pendant que j’allais chercher l’élu. Maintenant, voici la plus mauvaise nouvelle. Il se tut quelques secondes et repris, à contre cœur. Le Roi est mort…
- C’est impossible ! Raconte-moi tout ça !
- Nous étions en train d’essayer de combler la brèche, quand une division d’orcs décida de charger sur nous. Le Roi monta sur son cheval et alla les chasser. Il savait qu’il ne reviendrait sûrement pas. Il a abattu des dizaines d’orcs, puis un archer l’a touché à l’épaule gauche. Son bras gauche ne réagissait plus. Il ramassa son épée et continua la bataille. Les orcs commençaient à reculer, mais une flèche l’atteint en pleine tête. Un mince filet de sang coula de la plaie. Soudain, il s’écroula. En tant que général de l’armée et comme j’avais tout vu, j’ai dépêché des soigneurs pendant que des soldats repoussaient les orcs restants. J’ai moi-même participé à ce combat. Mais les soigneurs ne pouvaient plus rien faire : Il était déjà mort…
- C’est épouvantable. L’élu est pourtant trop jeune pour l’instant !
Togira Ikonoka ne répondit pas. Il semblait perdu dans ses pensées. Tout à coup, Tibo prit la parole :
- Je ne comprends plus rien à ce que vous racontez ! Qui est cet élu, qu’est-ce que le barrage Sud et qui est cet homme ?
Togira Ikonoka et la mère de Tibo se regardèrent, puis elle dit :
- Je pense qu’il est temps de tout t’avouer… Tout d’abord, je ne suis pas ta vraie mère, et c’est pareil pour ton père. Tu es le fils du Roi. C’est toi l’élu. Le Roi a décidé de te confier à nous dès ta naissance. Il ne voulait pas que tu souffres s’il était amené à mourir subitement. Il ne voulait pas que tu le connaisses, et ta vraie mère avait donné son accord. Nous avons tenté de te préparer le mieux que nous pouvions, tout en évitant de trop te parler du Roi et de tout ce qui va avec. C’était très difficile, mais nous avons quand même réussi à nous acquitté de cette tâche.
La femme qui avait éduqué Tibo était prête à continuer, mais ce fut Togira Ikonoka qui raconta la suite :
- Le barrage Sud est une fortification frontière entre la République Orc et le Royaume des Elfes qui empêche aux orcs d’envahir le royaume. Nous pensions qu’elle pouvait tenir encore quelques années. Seulement, il y a quelques mois, les orcs ont décidé de nous attaquer. Nous n’étions pas prêts et une brèche fut ouverte dans la fortification. Le roi envoya un bon nombre de troupes et choisit de venir se battre. J’étais parmi eux. En quelques jours, nous avions traversé tout le pays et nous étions arrivés sur le champ de bataille. Les Orcs avaient déjà liquidé les sentinelles, très inférieurs en nombre. Ils tenaient même une partie de la muraille qu’ils commençaient à détruire. Le Roi décida de m’attribuer un régiment. Le régiment A, pour être précis. Les soldats de l’élite appartenaient tous à cette division. J’étais donc très fier de la commander. Le Roi me chargea de mettre en déroute les orcs et d’empêcher toute contre-attaque. Comme le régiment A était composé de l’élite des élites, la tache fut très rapidement accomplie. Le Roi dispersa mes troupes à de diverses opérations. La majorité devait réparer la fortification. Le reste, tu le connais.
Il se tut pour reprendre sa respiration. Tibo était très étonné. Etait-ce une blague de mauvais goût ? Apparemment pas. Mais alors cela voulait dire que c’était vrai ? Tibo ne pouvait y croire. Pourtant tout l’y obligeait. Sa mère lui avait même dit que c’était la vérité. Il fut soudainement coupé dans son raisonnement car Togira Ikonoka reprit son discours :
- Je suis un Hylien. Un demi-elfe, demi-homme. Je suis aussi celui qui t’a amené ici, quand tu n’avais que quelques semaines. Je suis un général de l’armée du royaume. Et je suis celui qui est venu te chercher.
- Dois-je forcément venir avec vous ? demanda Tibo.
- Oui, alors prépare tes bagages, mon petit, lui répondit Togira Ikonoka


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